Engagée dans la transition vers le net-zéro, HSBC est l’une des plus grandes organisations de services bancaires et financiers au monde, au service de ses clients depuis ses bureaux situés dans 62 pays. En octobre 2020, HSBC a fixé son ambition de devenir une banque net-zéro d’ici 2050 et a publié début 2024 son premier plan de transition vers le net-zéro, fournissant une vue d’ensemble de son approche et des actions nécessaires pour contribuer à la réalisation de cette ambition.
Ce plan explique comment la banque entend utiliser ses atouts pour faire des choix en matière de financement, de facilitation et d’investissement qui peuvent avoir un impact significatif sur la décarbonation de l’économie réelle. Il expose également son approche des transitions sectorielles et la manière dont la banque se transforme elle-même, notamment en soutenant ses clients, en intégrant la notion de net-zéro dans ses activités et en devenant un partenaire pour le changement systémique.
HSBC travaille avec ses clients pour les aider à réduire leurs émissions et à développer des solutions à faible émission de carbone, tout en s’efforçant de réduire les siennes. Cela devrait aider les entreprises et les économies à s’éloigner progressivement des activités à forte émission de carbone.
La banque fournit également des financements pour accélérer les solutions au changement climatique et participe à des partenariats multipartites pour aider à canaliser rapidement les investissements vers des projets durables.
● 3 questions à Christian Déséglise, Group Head of Sustainable Infrastructure and Innovation, HSBC
1- Christian, vous êtes l’un des fondateurs de l’initiative FAST-Infra. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à créer ce cadre ?
Les infrastructures existantes – définies au sens large comme les transports, l’énergie, les télécommunications, l’eau et les bâtiments – sont responsables de près de 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En outre, les pays à revenu faible et intermédiaire, qui sont les moteurs de la croissance démographique et de l’urbanisation, seront à l’origine de la majeure partie du doublement prévu des actifs d’infrastructure d’ici à 2050, principalement dans le cadre de projets de création de nouvelles infrastructures. Si nous voulons éviter un changement climatique catastrophique, nous devons mettre en place de nouvelles infrastructures durables à grande échelle, tout en mettant hors service ou en rénovant les anciens actifs non durables.
Les infrastructures doivent être conçues, construites et exploitées de manière durable, faute de quoi elles enfermeront le monde dans une trajectoire d’émissions élevées et ne résisteront pas au changement climatique.
Les financements du secteur privé ne sont pas suffisants pour financer les projets. Les banques multilatérales de développement (BMD) sont des acteurs clés du secteur, mais leurs bilans sont limités et les infrastructures sont en concurrence avec d’autres domaines de prêt. L’apport de capitaux privés sera donc essentiel pour combler le déficit d’investissement. Pour surmonter ce hiatus, FAST-Infra a été créé par HSBC, la SFI (Société financière internationale), l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), le GIF (Global Infrastructure Facility) et CPI (Climate Policy Initiative) en tant que partenariat public-privé dirigé par l’industrie, afin de fournir des solutions pratiques qui aideront à mobiliser des capitaux privés pour le développement et le financement d’infrastructures durables. À notre avis, il s’agit d’un partenariat public-privé dirigé par l’industrie, le label FAST-Infra est l’une de ces solutions.
2- Comment le Label FAST-Infra peut-il changer la situation ?
L’OCDE a estimé que les besoins d’investissement dans les infrastructures s’élèvent à environ 6,3 billions de dollars par an entre 2016 et 2030, et à environ 10 % de plus (6,9 billions de dollars) pour limiter l’augmentation de la température à bien moins de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Le label FAST-Infra, désormais géré par le secrétariat de Global Infrastructure Basel (GIB), vise à assurer la cohérence de la qualité et de la durabilité des actifs sur le marché, à attirer davantage d’investisseurs institutionnels dans la phase de post-construction et à augmenter les volumes de financement privé pour les projets appropriés à l’échelle mondiale. Il a été approuvé par des groupes qui gèrent des milliers de milliards de dollars d’actifs.
Le label facilitera les processus de diligence raisonnable et la structuration des investissements dans les infrastructures durables, réduisant ainsi les coûts de transaction. Les informations sur tous les actifs labellisés seront facilement accessibles aux acteurs du marché via un référentiel de données que Bloomberg est en train de mettre en place et qui constituera une plateforme transparente permettant au marché de divulguer, de rapporter et de mesurer la performance des actifs d’infrastructure durable au fil du temps. Cela favorisera l’établissement de rapports cohérents dans les cadres d’information existants, tels que la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD).
Un label cohérent et largement accepté définissant les actifs d’infrastructure durable a un effet catalyseur dans deux domaines : il permet d’attirer des capitaux privés et il encourage les gouvernements hôtes et les promoteurs à introduire des normes de durabilité plus élevées dans l’infrastructure qu’ils développent.
Si les investisseurs institutionnels sont désireux d’investir dans des infrastructures durables susceptibles d’offrir des rendements stables à long terme, le marché présente encore des lacunes en ce qui concerne la vérification des actifs réellement durables au niveau de l’actif. Nous pensons que le label contribuera à combler cette lacune.
3- Pouvez-vous nous en dire plus sur les autres actions prévues par l’initiative FAST-Infra pour favoriser le développement d’infrastructures durables ?
Après un début prometteur avec le lancement du Label, nous pensons que le Groupe FAST-Infra peut continuer à incuber des solutions pratiques pour mobiliser l’investissement privé en collaborant efficacement avec les différents acteurs de l’écosystème de l’infrastructure.
Le développement de la plateforme FAST-Infra est l’un de nos domaines de prédilection. Les projets d’infrastructure ne doivent pas seulement être durables, ils doivent aussi avoir un sens économique, ce qui nécessite une analyse, une gestion et une atténuation des risques complexes, qui ne sont actuellement disponibles que pour les grands projets. Plusieurs institutions publiques et privées, sous l’égide de HSBC, ont conçu et développé une plateforme innovante et collaborative centrée sur les données : FAST-Infra Platform (FIP).
FIP est une plateforme numérique qui redéfinit la collaboration entre les parties prenantes dans la préparation, le développement, le financement et le déploiement d’infrastructures durables autour des données du projet afin de faciliter et d’augmenter le financement et le refinancement des projets d’infrastructure de toute taille. Elle vise à devenir « l’infrastructure de marché pour le marché de l’infrastructure ». Un plan d’affaires a été élaboré, appelant à des partenariats stratégiques et financiers pour rendre la plateforme plus opérationnelle en 2024.
[1] Source : Bhattacharya, A., Gallagher, K.P., Muñoz Cabré, M., Jeong, M., & Ma, X. (2019) Aligning G20 Infrastructure Investment with Climate Goals and the 2030 Agenda, Foundations 20 Platform, a report to the G20